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Manifestations artistiques depuis 1972 |
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Exposition intitulée "Convergences"à la BCK Art Gallery. Marrakech, 2022 |
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Convergences: Trois palettes et un sculpteur |
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Dans leur nouvelle exposition placée sous le thème (Convergences), Les quatre artistes plasticiens (Abdelkarim el Azhar, Mahi Chafik-Idrissi , Mohamed Najahi et Mostaha Daif) ont choisi de se faire présenter au large public de Marrakech à travers quatre expériences plastiques différentes, qui varient entre une forte abstraction formelle chez (Abdelkarim el Azhar), une pure abstraction dominée par la couleur, le signe et le symbole, misant parfois sur la lettre de la calligraphie arabe, comme outil d’ancrage de la signification de l’œuvre chez Mahi Chafik-Idrissi |
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Boujema El Aoufi |
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Eloge de la coincidence |
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« […] cette mise en scène de la Mémoire insiste sur le fait que l’Avenir Georges Garrouste (1984). |
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On se demande souvent qu’est-ce qu’il y a d’authentique dans cette exposition. D’abord sa diversité met en scène un état d’esprit qui, par son questionnement, secoue l’émotion d’un contemplateur et le déplace au-delà des limites. Elle s’inscrit dans la logique de la rigueur le plus loin possible avec le geste spirituel et expressif de Mahi Chafik, questionne les traces immémoriales et patrimoniales du passé chez Najahi, détourne le regard vers un corps parcellaire et contraint chez El Azhar et enfin interpelle la visualisation perceptive à travers une représentation sculptée chez Mostafa Daif. Il semble que cette exposition ait accordé à l’état artistique l’alibi de sa propre propulsion mais aussi de ses tensions au confluent du subjectif et de l’objectif. Qu’il y ait un affleurement à la conscience de chaque artiste parmi eux d’archétypes, de connaissances ou d’évènements enfouis. Ici, tout s’imbrique. Grâce à la matière, colorante ou composante, l’œuvre de chacun se présente comme un lit sur lequel repose des fragments avec leur valeur symbolique : Elazhar sillonne avec ses visages reconfigurés les récits du quotidien en instillant parfois une vision onirique au réel. Il procède par massification formelle afin d’individuer le corps parcellaire selon un mouvement immobile. Sa technique ainsi que sa conception épousent la cadence du temps, l’érosion de l’invisible avec toutes ses émanations et se laissent guider par l’intime conviction d’une aventure plastique et graphique typique. C’est cette aventure qui fait advenir le déjà là chez Najahi, un arpenteur des traces enfouies dans la mémoire des murailles de la ville de Marrakech. Empruntant la matière du terroir, il sublime les éraflures des surfaces murales et réinvente le cheminent ontologique d’une ville et d’un homme au gré de la sédimentation polyphonique et teintée de l’existence. Sa démarche archéologique renvoie à toute une problématique patrimoniale avec la signification métonymique des sous-entendus. C’est presque similaire, hez Mahi Chafik-Idrissi qui se sert de la trace/signe pour donner plus d’épaisseurs et de valeurs à la rigueur de sa peinture. On pourrait dire qu’il y a ici la synthèse éclatante entre la spiritualité, l’expressivité du geste hasardeux et la tension latente entre des états d’âme. Il s’agit aussi de la projection d’une rhétorique du signe relayée par une vision analytique plus ample et articulée de sa peinture. Sur la surface, le signe chez lui impose sa violence douce contrôlée ; le tout constitue un sémantisme de traits à effets magiques dilués. |
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Hassan Laghdach Critique d'art |
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